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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 13:26
Qui avait dit que je ne supporterais pas ?
Qui avait dit que j'étais fragile ?
 
   La solitude, elle est là, à tous les instants, même dans une foule bruyante. Dans un pays inconnu, avec des langues incompréhensibles, des coutumes étranges,  vous êtes toujours seule pour vous en sortir, seule face à vous-même. Et puis, quand on marche, comme ça, pendant des kilomètres, des heures durant, on a tout le temps pour penser, analyser, revivre des épisodes de sa vie. Qu'on le veuille ou non, ils sont là, en vous, ils surgissent d'on ne sait quel tiroir de votre mémoire, sans même vous avertir. Pourquoi tel épisode plutôt que tel autre ?  Mystère...
   Il paraît qu'avant de mourir, on revoit sa vie en "accéléré", alors, pour moi, je suis en train de mourir "au ralenti" pour mieux renaître sans doute...
   Je ne choisis pas, tout celà s'impose à moi comme le seul chemin possible dont la finalité m'est encore inconnue. Bien que...
   A l'inverse de la douleur, je les recherche ces instants de pleine solitude, dans ces espaces qui n'en finissent pas. Au rythme de mes 4 km/ h, GPS en main, j'avance inexorablement attirée vers mon but. Une amie très chère, Elyane, m'a comparée à Alexandra David Néel ! Euh ! enfin, presque !!! Quelle femme exceptionnelle ! A 101 ans, elle écrivait toujours. Elle fut précurseur en son temps comme le fut Théodore Monod, l'une en Asie, l'autre dans les déserts du monde.
   Me voilà donc devenue "aventurière" ou "exploratrice"! C'est mieux que retraitée, non ? C'est un nouveau statut qui, ma foi, me convient bien et qui j'espère, plaira et rassurera certains...

                   Je n'attends rien, je n'espère rien, je suis LIBRE...
 


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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 13:19
    Il était une fois deux fleuves à leur source, le noir Ba (fleuve) fing (noir), et le blanc, Ba (fleuve) koye (blanc), le Bafing et le Bakoye.
Leurs sources étant bien cachées sous un épais tapis de feuilles et de branches, au fond d'un petit ravin, sous de gros rochers verts, un beau matin, après de longs palabres, ils décidèrent d'un commun accord, de quitter ensemble cette montagne, le lendemain matin à une heure bien précise.
   Le Bafing était un tricheur, il n'attendit pas l'heure convenue et profita de la nuit pour fuir pensant arriver le premier. Mal lui en prit, car il se perdit, dans la nuit noire, tourna, vira, dévala des montagnes, zigzaga et ainsi se perdit en d'innombrables méandres.
   Le Bakoye, quant à lui, honnête, partit à l'heure dite et arriva le premier au lieu de rendez-vous, contournant simplement quelques collines ou obstacles.
   Depuis cette aventure, il n'y a plus d'entente entre les deux fleuves.
   Si l'on mélange l'eau de leur source respective par moitié, dans une même bouteille, celle-ci explose...
   Et à leur confluent, à Bafoulabé, leurs eaux ne se mélangent plus et n'ont pas la même couleur... 
                                                                  
                
  à ma droite, le Bafing, à ma gauche le Bakoye


                                                 
                         
   le fleuve Sénégal au confluent





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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 13:16
     Je ne la recherche pas bien sûr, je ne la provoque pas non plus évidemment !  Mais elle est là, toujours présente. Alors mieux vaut l'apprivoiser tout de suite, la capturer dès le départ et bien l'observer, se l'approprier, l'intégrer pour ensuite la laisser et l'oublier si possible petit à petit, c'est le seul moyen de vivre avec ! Car elle est là, tenace, insidieuse, elle vous surprend là où vous ne l'attendez point ! Douleur fulgurante, fugitive, lancinante, persistante, ou changeante, elle se manifeste à tout moment.
   Ce qui vous donne un nouveau sujet de méditation: tout ce qui est nouveau est intéressant, surtout en marchant, lorsque la monotonie des pas vous rend parfois morose...
   Mais c'est toujours dans les premiers kilomètres qu'elle vous surprend. Alors, concentrez-vous sur le point douloureux, trouvez-lui un nom. Si vous ne le connaissez pas, inventez-en un ; observez sa fréquence, continuité ou alternance, sa matière, os, tendons, muscles ou ligaments et posez-vous les bonnes questions : est-ce que je marche trop vite ou est-ce l'accumulation des kilomètres ou bien est-ce les chaussures inadaptées ? Ca je le sais depuis le départ, c'est ma plus grosse erreur et ma plus belle bêtise : n'avoir pas acheté des chaussures dignes de ce nom par manque de moyens. J'aurais dû emprunter la somme nécessaire et équiper mes pieds dont j'ai le plus besoin. Je l'ai payé très cher. C'est encore un sujet de méditation, je n'ai jamais su demander, est-ce de l'orgueil ? un manque d'humilité ?
   Mais revenons à notre douleur et méditons : rentrons dans cette douleur afin de mieux l'examiner et la comprendre. Il ne faut pas la subir passivement en se disant que ça va passer, non, ou se croire plus forte qu'elle en se surpassant. La douleur sera toujours la plus forte ainsi. Il faut la transcender comme l'oeuvre excellente à accomplir : la purification par l'épreuve et la douleur (cf Milarepa)
   Là, dans le calme et la sérénité de ces forêts vierges, tout se met en place, un rythme s'installe, la respiration se régularise votre conscience est précise, attentive, et la douleur, soit diparaît, soit se fond dans votre corps et n'existe plus par elle-même.
   Ce fut la même chose pour que mon corps s'habitue à dormir sur les rondins de bois ou les bambous. Il a fallu dès le départ mettre en place une stratégie d'observation et d'accoutumance, d'acceptation : avec mes 47 kg, mes os ne sont pas trop recouverts de graisse et pointent sous ma peau. Alors, même processus que ci-dessus, mais allongée ce fut par la respiration que j'ai apprivoisé cette épreuve que je nommais *l'épreuve du fakir*. Hanches, côtes, coccyx, coudes, épaules, omoplates, on dirait que tous ces os saillants se sont arrondis au cours de ces longues nuits et ne me posent plus aucun problème.
   Il en fut de même pour mes séries d'abdominaux. Je me revois encore, sur le bâteau, entre Sète et Tanger avec Françoise de Dijon (coucou au passage !) elle, me montrant des séries et moi lui apprenant la salutation au soleil. je n'arrivais pas à en faire plus de 5 des abdos et j'en suis à 100, sans forcer !
   Mais attention, quand la douleur devient persistante, alors là, il faut écouter son corps comme me l'a recommandé Jean-Claude de Sokone et stopper. C'est un signal fort qu'il faut entendre et écouter, surtout quand il s'agit des pieds ! C'est ce que j'ai fait, même si cela m'a pris du temps.
   Alors, après mes nombreux arrêts pour cause d'avaries pédestres, le but se précise de jour en jour...

                             SOUFFLE du PAS...


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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 13:07
    Je voulais élever des chimpanzés... ou être missionnaire chez les Papous... ou être professeur d'anglais ... ou vétérinaire...
     Ma première rencontre avec des chimpanzés date de mes 2 ans et demi, au parc zoologique de Vincennes. Dans mon album-photos, ma mère avait écrit : "Doris est toujours passionnée par les singes" et je me souviens qu'ils m'avaient pris mon petit panier en osier !
     Jamais ma mère n'a tenu compte de mes aspirations, de mes désirs personnels. A cette époque, il y a un demi siècle, déjà... nous n'avions pas le droit de nous opposer à nos parents. Ils décidaient de notre vie, surtout quand nous n'avions pas la force de caractère nécessaire à une résistance vitale. C'est ce qui m'est arrivé.  Elle a voulu que je sois danseuse et j'ai dansé...
     Ma mère, très autoritaire nous dominait complètement, nous n'avions aucun droit d'affirmer qui nous étions ou désirions être...
     Mais on n'échappe pas à son destin, un jour ou l'autre il vous rattrape sans vous demander votre avis.
     Alors, missionnaire chez les Papous ? Non, pas vraiment, mais je me suis juré de faire un voyage en Nouvelle-Calédonie.
     Et professeur d'anglais ? non plus, mais c'est décidé, je m'y remets...
     Vétérinaire ? C'est un peu tard bien que beaucoup d'animaux blessés ou malades soient passés entre mes mains. Et puis, j'ai "soigné" beaucoup de monde dans mon dispensaire à Sokone. Ne sommes-nous pas des Hominidae, de grands singes en quelque sorte ?
     Elever des chimpanzés ? Risiqui, n'est pas une chimpanzé, mais une Patas, singe tout de même. Elle m'est tombée dans les bras un jour de l'an 2002 et est devenue mon "bébé".
    Elle vit toujours au Sénégal avec son gardien dont elle est tombée
"amoureuse "...
     Alors, encore une fois :
 
                     osez être vous-même
                     osez votre destinée...

 



Petit diaporama de ma "risiquette"!  Cliquez sur la photo puis sur "diaporama".      
                                     
           

       
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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 18:07

        Ca y est ! Elle est là ! Je n'ose y croire ! Mais quelle déception, pas une goutte d'eau... Je m'attendais à tout sauf à ça...
        Malgré tout, j'ai réussi mon défi et j'ai envie de crier "terre, terre" comme le naufragé qui a dérivé de nombreux jours ou comme l'alpiniste qui crie  "victoire" au sommet de son sommet !
Mais quelle déception ! J'avais tout envisagé, imaginé, sauf ça : une source sans eau, la source du fleuve Sénégal qui alimente en électricité 4 pays :
Guinée, Mali, Sénégal, Mauritanie, sans eau... Comment est-ce possible ? Je ne suis pas hydrologue, d'accord, mais cela me paraît impensable. M'a-t-on trompée ? Ne serai-je pas au bon endroit ? Ne serait-ce pas là, la source du Bafing ?
(voir mon texte sur le "Mystère du Thionpidgi"... à venir)
Il paraît que c'est avec la sécheresse que maintenant elle se tarit... Bon, mettons...
       Quand je regarde la carte et le tracé en jaune fluo du fleuve Bafing de Bafoulabé à la source "Sala Mayo" je m'étonne simplement, d'abord d'avoir eu cette idée saugrenue : remonter le Bafing par la rivedroite jusqu'à sa source, et ensuite d'être là, aujourd'hui, 17 MARS 2008,  à la Source !!!
        Après 600 km et des poussières, sans sponsors, sans moyens logistiques  (à part un GPS prêté par Stéphane de GPS EVASION à Clermont- Ferrand, merci Stéphane !) sans document précis à part une carte au 1/1.000.000, me voilà au bout du trait jaune, depuis longtemps tracé sur ma carte murale !
        C'est ça, sans doute, le sentiment du "devoir accompli".
"Dans un voyage de 1000 km, le plus difficile est le premier pas"
Aujourd'hui, au bout de ce voyage, le plus émouvant est le dernier pas !
Avec un petit pincement au coeur,tout de même... C'est fini... Cette belle aventure se termine et me laisse une certaine nostalgie. On ne sort pas indemne d'une telle aventure.
                  Que de malheurs, que de douleurs,
                  Que de peines, que de haines.
Ce monde, cette petite partie du monde entr'ouvre la porte de la souffrance, de l'ignorance, de la maltraitance, de l'indifférence, de la violence ...
       Je l'ai déjà écrit :
L'Humanité est en danger de mort, de mort imminente et nous sommes tous coupables de non-assistance à personnes en danger."

Ce que ce voyage m'aura apporté ?

- une plus grande lucidité sur la futilité des choses et des évènements.
- une grande compréhension des sentiments et agissements humains.
- une grande humilité devant l'Eternité ou l'Infini...

 
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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 13:13


                                            Là, ce fut quelque chose d'unique et malgré ma contrariété de devoir effectuer ce parcours à moto pour cause de coup de pied gauche enflé, je ne regrette pas ! Quelle épopée !
Imaginez si vous le pouvez le tableau suivant,"Darjela-Fanta" collée au pilote, les mains croisées sur son abdomen, le nez écrasé dans le col de son blouson en simili cuir, les lunettes de soleil collées aux yeux à demi clos, coincées par le foulard, le sac à dos sur le dos, sanglé et bloqué par le petit dossier passager, en tong, on m'avait dit qu'il y avait des marigots à traverser ce qui s'est avéré faux, des ponts en planches ou bambous ayant été construits. Le départ à grands coups de klaxon et de poussière au milieu de la foule du marché de Fandanda fut l'évènement du siècle !!!

 

                                                                      

                            Marché de Fandanda                                                                         
La nuit arrive très vite sous les tropiques. Le pilote lui n'a pas de lunettes. Insensé... Car ce parcours de 30 km qu'on effectuera en 1h 15 tient du cross, du gymkana, et du Paris-Dakar ! La peur ne m'effleure même pas je lui fais entièrement confiance et je me fonds dans la vitesse et fais corps avec son corps et la moto ! Pas question de regarder à droite ou à gauche. Je jette seulement un coup d'oeil devant de temps en temps. Parfois je ne vois même pas la trace de la piste. Tout y est passé : rochers, cailloux, gravillons, arbres, arbustes, souches, sable mou, sable dur, mottes de terre, termitières, herbes sèches hautes et serrées. Pour les passages dangereux en pente raide, la traversée des rivières et marigots, les ponts suspendus en bois, je préfère marcher, je l'avais prévenu avant et il a accepté car il se doit de m'amener entière et en bon état à Diatiféré ! Sa réputation est en jeu et j'ai payé !

                                  

La piste zigzague au milieu de tous ces obstacles et la moto penche un coup à droite, un coup à gauche, dérapages, rattrapages, accélérations,  il doit avoir de sacrées cuisses le pilote, pour redresser la situation à tous les coups ! De temps en temps quelques onomatopées m'échappent du genre : "ouaille, hum", la bouche fermée quand je décolle sur les rochers, ouf ! Quand ça passe bien ! Il trouve le moyen de me demander si ça va, de regarder derrière et de laisser passer celui qui fonce comme un dingue. Car, en ce jour de marché, veille de la Tabaski, il y a beaucoup de monde ayant fait le déplacement : vélos, piétons, motos, il faut piloter le doigt sur le klaxon !
Ca passe ou ça casse, je n'ose imaginer la deuxième solution...
    Une fois de plus mes anges gardiens et petits génies de la forêt sont bien là et m'entourent de leur protection.



  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                 " maisons " des petits génies...?


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1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 15:55
Ca y est, je n'ai plus mal nulle part ! je peux enfin pousser un grand OUF ! de soulagement !
Je suis en ébullition et les préparatifs vont bon train : visa pour le Mali, quelques provisions introuvables en brousse,  quelques médicaments indispensables, deux paires de chaussettes pour remplacer les premières trop épaisses !
Mon sac à dos va être opérationnel et bouclé en un rien de temps, mais attention à ne rien oublier, pas de précipitation...
Je suis heureuse et je voulais simplement vous faire partager ma joie !
Mes amis qui font le tour du monde en tandem m'ont baptisée :
                           "  souffle du pas ! "
Cela me donne des ailes !
De Koukoutamba, là où je me suis arrêtée, je prends la piste pour Mamou, enfin un peu avant, juste là où sort le fleuve Bafing, sa source, ma source aussi !

Je vous donnerai des nouvelles à l'arrivée maintenant !
Reprenez vos envois de bonnes ondes le 1er mars et pensez très fort à moi !!!
Amitiés et bises à tous !    Me revoilà, Monsieur Bafing !

 CIMG3430.JPG  

Le Bafing

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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 13:53

 

 Vous avez dit Noël ?  Cette notion s'efface petit à petit de ma mémoire, seuls le sapin et la crèche brillent encore dans un petit coin.

 Noël ? Des enfants heureux, des papiers qu'on déchire en hâte pour découvrir les cadeaux du Père Noël, des pétards, du champagne, de la dinde et des marrons ... Que tout cela est lointain...

Ce matin du 25 décembre 2007, alors que je buvais mon petit café près du feu, une petite fille est battue à quelques mètres de moi, s'écroule dans le chemin sableux, pleure pendant une demie heure puis s'endort épuisée, un bras replié sur le visage, recroquevillée, la jupe de haillons en bas des cuisses.  On passe et repasse à côté d'elle, on l'enjambe même comme un vieux  carton.

 


   Pas un regard de pitié ou de compassion,ni de la part des adultes ni de sa propre mère.

    Les enfants, on ne les aime pas en Afrique et particulièrement en Guinée. Ils ne sont bons qu'à travailler, dès l'âge de 4 ans. 

    L'amour, on ne connaît pas, la tendresse, vous rigolez, c'est quoi ? La vie d'un être humain, surtout celle d'un enfant ne vaut rien.
    Je suis choquée, triste. Je n'oublierai jamais ces cris, ces pleurs ...  ces coups qui résonnent en moi. Quelle souffrance, je ne trouve pas de mots assez forts pour vous décrire ce que je ressens, ce que ces enfants subissent.
    Bébés, nouveau-nés, on les secoue dès qu'ils ouvrent la bouche, ils n'ont déjà pas le droit de s'exprimer. Dès qu'ils marchent, ils sont battus, vous savez avec le poing dans le dos, ça résonne bien, ou alors avec une baguette bien cinglante. Ce ne sont plus des cris, des pleurs, mais des hurlements de terreur et de douleur.


    Les larmes me montent aux yeux, je suis près du feu, c'est la fumée qui me pique ...
J'allume ma bougie, c'était Noël 2007.
 
 
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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 13:27

Petit récapitulatif, pour ceux qui auront le courage de me suivre sur une carte, certaines villes sont indiquées sur les cartes, je les écrirai en gras !

BAFOULABE
Batingougou-Faroto-Bakouroufata-Yilimalo-Sankola-Remakono-Bangaya-Kéniékéniéko-
MANANTALI

 barrage-Kotidaga-Ngougni-Goungoudala-Djiba-Sitanikoto-Doubabougo-Bafing makana-
Soukoutali-Soukoutadala-Sitakoto-Bankounou-Kouloubendougou


                   Bafoulabé à Kouloubendougou = 210 km au MALI


FADIALA
Boukaria-Bilalia-Lopé-Dandémayo-Djogoya-Fandanda-Diatiféré-Rangaya-Fellin-Ganiakali-
Simpia-Woudi-Botoko-Madina-
KOUKOUTAMBA
                     Fadiala à Koukoutamba = 255 km  en Guinée
                     
Me restent plus que environ 120 ou 150 km, je pense repartir vers le 16/17 fevrier, on verra l'état de mon métatarse droit, les ampoules sont presque totalement cicatrisées, encore quelques jours. Je compte faire une "fenêtre" dans le côté externe de mes chaussures pour ne plus avoir de frottements à cet endroit- là qui va rester fragilisé maintenant !!!

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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 11:08

      Je ne me savais pas "animiste" à ce point ! L'Afrique m'influencerait-elle ou est-ce la solitude et le fait de porter ma "survie" sur le dos qui font que je m'attache à toutes ces petites choses qui jalonnent mon quotidien ?

       De signes en clins d'œil, de symboles en rituels, tout a une importance vitale à la démesure de l'environnement que je traverse: une plume inconnue d'un rouge grenat mordoré, les différents crissements des grillons, les vols d'oiseaux m'annoncent ce qui se passe un peu plus loin devant, des bouses de vaches et c'est un village peulh pas loin, en observant les reliefs que je traverse ou à l'horizon et je peux deviner où coule le Bafing, une palmeraie vue de loin et c'est un marigot ou une rivière à traverser !
       Je sais, je sens que tous les petits "génies" de la forêt m'accompagnent: ils sont là, devant, derrière, sur les côtés. Je leur parle, les questionne, les remercie ou parfois me fâche contre eux quand je me suis trompée ou perdue, alors que c'est à moi seule que je dois m'en prendre !
        Les petits clins d'œil de ma mascotte, le rollier d'Abyssinie sont à chaque fois d'un réconfort extrême et la certitude que je suis sur la bonne voie. Malheureusement ils disparaîtront en Guinée.
       Mon "secret" contre les serpents doit être très efficace, je n'en ai pas encore rencontré un seul ! Mais attendons la fin du périple avant de crier victoire ! Je reste quand même très prudente et vigilante : ils sont dans les marigots et les rivières ? Je ne m'attarde pas !
Ils sont dans les arbres et se laissent tomber ? J'ai mon chapeau à larges bords, imitation panthère (sur les conseils de Stéphane de Bamako, merci Stéphane !) J'entends un bruit dans les feuilles mortes juste derrière moi ? Je ne me retourne pas mais accélère un peu le pas !
       La perte d'un objet prend tout de suite des proportions... disproportionnées ! J'ai, par exemple, été très affectée, si, si, par la perte d'une de mes bouteilles d'eau, lors du trajet effectué à moto : Fandanda-Diatiféré, pour cause de métatarse enflammé : j'en avais deux, des bouteilles de Badoit, qui équilibraient bien mon sac-à-dos, une de chaque côté. Et puis nous en avions traversé des épreuves ensemble, depuis la France, la croisière, le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, la Guinée, en voiture, en bateau, en taxi-brousse, en bus, en train, en vélo, à moto. Je n'entendrai plus son clapotis m'indiquant le niveau d'eau restant !
        Vous ne pouvez savoir l'importance d'un minuscule bout de savon ou de chiffon !
        Sous la moustiquaire, mon rituel du coucher est indispensable à un bon sommeil et il a lieu où que je sois. Je sors et déplie mon sac à dormir et mon petit oreiller (merci Air Maroc!) J'écris mon journal puis j'installe délicatement près de ma tête la petite motte de terre rouge de mon ami de Manatali, Makan Doucouré, "garantie de retour", vient ensuite le soin de mes pieds et chevilles, massages avec crèmes, onguents, pommades et karité, c'est selon, bandes, pansements ou comprimés, tout est là, et pour terminer, quelques respirations d'huiles essentielles (merci Evelyne) selon mon état et mon envie : la menthe m'a beaucoup aidée lors de ma crise de palu, je me souviens que je n'avais que cette envie : respirer de la menthe ! Quelques fois, c'est la lavande qui vous fait remonter la pente, ou le thym, si léger nez bouché !
       Si je n'ai pas sommeil quelques mots fléchés ou réussites auront le dernier mot.
        Mais le plus beau symbole que je viens tout juste de découvrir (nous sommes début décembre) : cela fait des km et des km que je marche avec dans la main droite un pan de la chemise de Domi qui me sert de chiffon à sueur ou de mouchoir ou de chasse-mouches et dans la main gauche, le cordon de l'appareil à morphine de Dorothée (après son accouchement) qui est attaché à ma petite bouteille d'eau elle-même reliée à mon sac-à-dos. Etonnant, non ??? 
           La naissance, la vie, l'eau, Achille y serait-il pour quelque chose ???
 

Le pardon et l'oubli sont nécessaires à la vie ...

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