15 novembre 2007
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19:58
Eh bien, ça y est je l'ai fait ! Là, on ne fait plus la mariolle, départ sans tambours ni trompettes dans le froid du petit matin.
Cette piste en latérite rouge me rappelle celle du Grand canyon du Colorado avec ma fille âgée de 2ans et demi, il y a 27 ans jour pour jour ! Poussière rouge qui vous envahit les narines, chaleur intense ...
Ca chauffe dur, certaines personnes s'arrêtent, font un bout de chemin avec moi...
Les premiers km sont faits d'interrogations, de pourquoi, de comment ai-je fait pour en arriver là ? La situation ne manque pas de piquant ! Mais je suis heureuse d'être là ! Le destin (appelez ça comme vous voulez !) m'aura joué bien des tours et des détours et tout en marchant je vais avoir bien le temps d'analyser, revivre ou comprendre, s'il y a quelque chose à comprendre, le parcours pour le moins original de ma vie !!!
Plus rien ne fait d'interférences, plus de pollutions extérieures, plus de larsen, le cerveau se vide, la conscience se fait actuelle, présente, attentive, ouverte à la nature qui m'entoure et qui prend le dessus sur tout le reste : les Rolliers d'Abyssinie (cf. "la Mascotte" ) me font une haie d'honneur et m'accompagneront jusqu'à Manantali, papillons et insectes inconnus, sifflements et crissements variés, chants des oiseaux que je m'efforce de reconnaitre, bousiers se hâtant de traverser la piste en poussant leur boulette , je revois "microcosmes", énormes iules écrasés et transportés en tronçons par des hordes de fourmis, oiseaux fracassés par le pare-brise d'un 4X4 trop pressé. Et en toile de fond, le BAFING ! Quand je l'ai aperçu, la première fois, j'ai pensé : "A nous deux, maintenant !"
C'est mon ami enseignant de Bafoulabé qui aura eu le mot du départ : "Tu entres dans un village, tu salues, tu t'assois, tu dis merci quand tu pars !". Et c'est comme ça que ça se passe, Le soir dans ces lieux inconnus, sous les étoiles exactement, "l'immuabilité et l'immensitude" ont un sens tout particulier...