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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 19:00

Marrakech, le 17 09 07
 
Ça y est, c’est l’Afrique au cas où je l’aurai oublié ! ou pas bien réalisé !
 
La ville rouge ! Ville de toutes les mixités sociales, tout y est permis ...
Marrakech, ville de rêves, il y en a pour tous les gôuts et toutes les bourses.
                               

Patience, attente, rendez-vous aléatoires ! Ca commence, on est plongé dans le bain tout de suite !
Après la super croisière, même si j’ai dormi par terre (les fauteuils Pullman n’en ont que le nom), je viens de passer la nuit… dans ma voiture, sur un parking de station-service à 6 km de Marrakech !
J’ai fait une visite "by-night" du centre, la grande place, pour touristes avec ses couleurs et étalages d'épices! Et des tas de petits groupes des musiciens traditionnels.
                                                                                                        


   

  Il est 19 h, j’ai marché depuis midi  dans les souks, ruelles, marchés avec quelques pauses-thé.
 Je suis sale de crade, de crasse, suante, transpirante, collante. Que la douche de ce soir sera bonne chez ma petite copine, rencontrée à Autun (France) !  
  Il a fait chaud, très chaud, mais j’aime ça. Marrakech c’est trop plein de monde. Effarant ! Surtout le soir vers 22 h.  Après le premier repas du Ramadan, tout le monde dehors, toute la nuit. Comme bain de foule avant la solitude extrême qui m’attend, c’est pas mal.

                                                                              en attendant le client ...

Les grands espaces m'inspireront plus que la pollution sonore et olfactive qui m’envahit ! C’est plein de touristes, des cars entiers, je serai contente de quitter tout ça rapidement.
 

"Jemaa el Fna", l'une des plus célèbres places du Maghreb, le coeur de la ville, l'endroit le plus animé de Marrakech. Incontournable carrefour initiatique avec ses conteurs, charmeurs de serpents, musiciens ou devins, ce point de repères fondamental dégage une atmosphère du Moyen-Age, espace théâtral de rencontres, de mystères et de divertissements.
Les âmes de suppliciés, décapités et exposés sur cette place, reviennent, paraît-il, certains soirs, hanter ces lieux magiques ...
















  Je préfère les oasis et les nomades ou les montagnes et cascades qui m’attendent !
 
  Il est 20 h, me voilà attablée dans un bistrot en bas de chez Marie. Le frais arrive sur ma figure cramoisie, cela fait du bien. Elle ne va pas tarder, elle était à Agadir avec son père.
                        
                                         Marc et Marie

En pleine médina, leur riad est un havre de paix, à peine perturbé par les cui-cui d'un petit "pibitb"qui a élu domicile dans le patio ou le claquettement des cigognes sur le toit voisin.


                                         un ryad

 Que de route déjà parcourue et encore à parcourir : Goulimine ou Guelmin en Mauritanie, avec arrêt chez Abdel ; puis à Layonne ou El Ayoun chez sa maman ; puis Nouadhibou chez un ami maure.
  Une anecdote qui m’est arrivée aujourd’hui… En passant devant un restaurant, un monsieur français (il lisait un quotidien) m’a regardé, m’a souri et moi aussi… comble de "zénitude" !
  Tiens elle est jolie celle-là, cela va être mon emblème, mon insigne ! La "zen attitude" ! D’ailleurs cela va bien avec la "salutation au soleil". Pour en revenir à ce monsieur aux cheveux blancs et aux yeux bleus (j’ai même eu le temps de voir ça), je me serai bien assise auprès de lui. Mais il ne faut pas exagérer, je n'ai pas osé quand même !!
  Ca existe encore donc ça ? Me voilà rassuré d’un coup ! Il m’en faut peu pour être heureuse.
  On marche des heures sans se lasser dans les souks, la médina, les ruelles aux boutiques colorées et odorantes, les parcs-poumons verts de la ville, les larges avenues où la conduite est  plus dangereuse que nulle part ailleurs en Afrique.

                                    c'est l'heure de la prière

Boum, coup de canon ! il est 19 h 45 – c’est l’heure de manger. Après 14 h de jeûne, cela fait du bien, pour les musulmans bien sûr.
Je me suis gavée de dattes !
Une autre anecdote vécue cet après-midi…
Il y avait un policier au milieu d’une grande artère. J’attendais sagement qu’il fasse un signe vers moi pour me dire de traverser quand soudain un monsieur m’a prise par le poignet – aïe – et tirée en avant pour traverser !!!! Un monsieur marocain très classe, costume cravate, cheveux courts grisonnant. On a rigolé le temps de faire quelques pas ensemble ! Bien sympa ça aussi !
Il m’a dit que le policier dormait !...
 
Ce dépaysement total, cette fatigue inhabituelles m'auront été salutaires: JE DORS ! D'insomniaque, me voilà devenue, d'un coup de baguette magique, dormeuse! 7 heures par nuit, impensable il y a seulement une semaine ! La magie de l'Afrique a encore opéré ...
Me voici comme neuve, revigorée, revivifiée, remodelée, démontée et remontée...
 
PS : j’ai tellement bien fait la "salutation au soleil" hier, que j’ai des courbatures au muscle extérieur de l’avant-bras, entre le coude et l’épaule !








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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 18:57

14-15-16 sept 07  

DARJELA en CROISIERE
 

 du-14-au-18-sept-07-Marrakech-021.jpg
Mini-croisière entre Sète et Tanger, mais croisière tout de même ! C'est quelque chose de perdre la terre de vue, la mer sur 360°. Peu de monde en ce début de Ramadan et cette fin d'été. C'est le grand calme. 
du-14-au-18-sept-07-Marrakech-007.jpgLa musique du bar, sur le pont-promenade a du mal à couvrir le ronronnement des moteurs du "Marrakech Express". Nous sommes cernés de gros tankers et paquebots aux quatre points cardinaux.
Mais de dauphins, aucun rostre ne pointe à l'horizon ou dans la vague d'étrave... Seul un petit oiseau tourne autour du bateau...
Je voudrais remercier Abdel qui m'a accompagnée avec sa discrétion et sa gentillesse habituelle et mes compagnons de croisière, Fany et Gérard (de Dijon et Malemort, en passant un coucou aux Petits)
du-14-au-18-sept-07-Marrakech-001.jpgFany, super woman en GPS, numérique et informatique, si, si, si ...
Gérard, son calme olympien rassure en toute circonstance!
En ce dimanche matin, en compagnie de Fany, une "salutation au Soleil" (yoga), me remplit de joie et de détermination sereine.
Résultat : je serai la seule à ne pas être contrôlée à la douane : un coup de tampon sur le papier vert sur le capot de la voiture et voilà, passez donc à droite (tous les autres sont aiguillés à gauche). Je file à l'extérieur de l'enceinte du port et attendrai Abdel une demi-heure !
                                                             CIMG2650B.jpg                                                                                            A suivre ...
 

 

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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 18:42
JUSTE AVANT LE DEPART


Cahors le 07 09 07
 
Je m’offre un premier acte de "liberté"… telle un ado, je me paie une glace au bistro avec un café !
Moi l’incomprise, la "de trop", la complexée, je suis capable de ça !... Toute seule comme une grande !
Comme disait Fernand Raynaud : "Je traverserai en-dehors des clous… Je boirai une limonade au café !..."
Et aussi "au hasard", j’ai pris un livre que j’ai depuis des années à la maison et que je n’ai jamais lu… "Pour la vie et autres textes inédits" de Alexandra David Neel… (textes libertaires, anarchistes, féministes etc.)
 

Vendredi 14 sept 07
 
 EN ROUTE
 
Ca y est, le sac à dos et les sacs-cadeaux bouclés, c'est le GRAND DEPART !
Seilhac-Sète, 400 km avec Abdel, mon fidèle ami marocain au volant de sa Peugeot pick-up et moi dans ma R21 de luxe !
 CIMG2651B.jpg
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 22:39
"Pourquoi dire la vérité ? Qu’est-ce qui nous y oblige ? Et pourquoi faut-il considérer la vérité comme une vertu ?
Imagine que tu rencontres un fou qui affirme être un poisson et que nous sommes tous des poissons.
Vas-tu te disputer avec lui ? Vas-tu te déshabiller pour lui montrer que tu n’as pas de nageoires ? Vas-tu lui dire en face ce que tu penses ?
Si tu ne lui dis pas la vérité, que ce que tu penses vraiment de lui, cela voudrait dire que tu consens à avoir une discussion sérieuse avec un fou et que tu es toi-même fou !
C’est exactement la même chose avec le monde qui nous entoure.
Si tu t’obstinais à lui dire la vérité en face, cela voudrait dire que tu le prends au sérieux. Et prendre au sérieux quelque chose d’aussi peu sérieux, c’est perdre soi-même son ton sérieux.
Moi, je dois mentir pour ne pas prendre au sérieux des fous et ne pas devenir moi-même fou."
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 22:31
Une drôle de "pierre" noire (en réalité un morceau d'os bien précis) qui soigne les morsures de serpents venimeux et les empoisonnements du sang.
Après la morsure, on incise la blessure et on y applique la pierre noire. Elle s'y colle et reste collée tant que le venin est encore présent.

Quand la pierre tombe, on n’est pas mort…
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 21:54
Marche Darjela
Sous le soleil africain
Flamme de la vie…

Corinne Josseaux-Battavoine
 
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 13:39
logo-regards-2007-pour-le-web.jpg

J'ai rencontré Darjela en juin 2007, au cours d'un voyage de travail.
Et Darjela de me parler de son projet.... 3 600 km à pied, en longeant le fleuve Sénégal.
J'ai cru à une blague de fin de journée, vous savez, celles inventées pour détendre une équipe ! Elle était sérieuse !
Alors ma vision de la "folie" a changé....

Et depuis deux mois cette folie communicative m'a invitée à partager son voyage... 
Non je ne marcherai pas... trop loin, trop dur ! je ne me sens pas le courage de partager une seule journée de marche... 
mais dans toute aventure, il faut une logistique... alors je serai cette logistique et de mon bureau installé dans cette belle ville de Nevers (Nièvre - France), je serai aux côtés de Darjela.
De ce PC je relaierai les infos, aiderai, soutiendrai, serai présente et attendrai des nouvelles de ce fleuve Sénégal et de sa marcheuse…
 
Depuis cette fin juin, nous travaillons avec les membres de l'équipe de Regards  (http://perso.orange.fr/association.regards/) sur les préparatifs.
 
Une équipe ira rejoindre Darjela en février ou mars 2008 et marchera une semaine entière avec elle.
Mais aussi… et surtout…
L’équipe partira avec du petit matériel scolaire pour distribuer dans les écoles que Darjela traversera. Ces enfants nous donneront des poèmes et dessins que nous exposerons lors de l’une de nos manifestations. Ils nous expliqueront également leur vie, leurs jeux…
 
Car il s’agit bien d’un échange et non d’un assistanat.
 
Merci Darjela de ce rêve en "folie"... Ce n'est que le début d'une longue aventure !
 
 
Yvonne Ollier (Présidente de Regards)
 
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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 23:53
Ce que j'emporte : le tout en tissu ultra-léger :
- 1 pantalon, un panta-court
- 1 pagne (pour l'arrivée dans les villages, comme jupe, serviette de bain ou drap)
- 2 débardeurs
- 1 chemisier à manche longue en soie
- 3 paires de chaussettes
- quelques dessous intimes
- quelques foulards
- 1 bob (merci Domi)
- 1 sweat polaire léger
- 1 paire de pataugas tige haute
- 1 paire de tong locale
- 2 paires de lunettes de soleil, 2 paires de lunettes de vue
- 1 moustiquaire légère (merci Joh)
- 1 sac de couchage fait maison (merci Mane et Yvonne) : un côté polaire, un côté drap fin.
- 1  tapis de sol ultra léger (merci Mane)
- 1 ceinture en cuir fin 
- 1 paire de lunettes-loupe (merci Gérard, opticien)
- des vis de rechange pour ma paire de lunettes de vue (merci Gérard, opticien)
- 2 attaches de lunettes de rechange (merci Gérard, opticien)
- 1 sac à dos ultra-léger (merci les Godon)
 
  

CIMG0873.JPG

 
Le matériel :
- une boussole et son manuel étudié avant de partir (merci Djibril)
- un GPS (prêté par GPS évasion à Clermont-Ferrand)  et une carte
- papier pelure (merci Karine et Arnaud)
- crayons, taille-crayon et gommes pour mots fléchés
- 1 lampe frontale et des piles
- dictaphone et quelques cassettes ( merci Bernadette )
- ficelle fine
- 1 bol plastique ultra-léger
- appareil photo numérique
- petit chargeur solaire et ses embouts
- 2 bouteilles d'un litre et demi d'eau
- 1 bouteille de "baygon" local
- 1 bombe anti-agressions (merci à la boutique JAMES à Autun qui m'en a fait cadeau )
  
NECESSAIRE.jpg

la pharmacie : revue et corrigée par Cécile (mon amie médecin rencontrée au Sénégal )

- hexomédine
- banéocin (qu'on ne trouve qu'en Afrique )
- antibio "pyostacine" et "Clamoxyl"
- immodium
- aspirine
- efferalgan codéiné
- spasfon
- lamaline
- vogalène lyoc
- sterdex
- néocodion en comprimé
- mercurius sol et belladona en 5ch
- compeed pour les ampoules
- homéoplasmine
- gaze, coton, tricostéril à découper
- pince à épiler, petits ciseaux, épingles à nourrice, lime à ongles
- nécessaire de couture miniaturisé
- chlorure de magnésium
- huile de ricin (merci Marie-Paule)
- camphre
- petite brosse à cheveux
- mini brosse à dents
- dentifrice
        - 4 dosettes de shampoing (merci Aurélye)
        - désinfectant pour l'eau
 
 
Et l'indispensable PIERRE NOIRE des PERES BLANCS contre les morsures de serpents, dans la ceinture plaquée dans le pantalon (merci Djibril) avec passeport, argent, carnet de vaccinations, adresses en cas de problèmes ! 
PIERRE-NOIRE.jpg
 
En combien de temps ?
En deux fois : 4 mois, cinq mois, six mois ?
Aucune idée !   
                                         Au gré du vent, au gré du temps… Inch Allah !
 
 

 

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 23:44
Extrait de mon journal de bord, MALI, janvier 2007
 

CIMG0833.JPG
7 janvier 2007
 
    Là, c’est sûr on va dormir sans toi, sans toit sous les étoiles ! 50 heures d’autobus nous attendent entre Dakar et Bamako, et ensuite 700 km de taxi-brousse puis à pied si la forme est toujours là !
    A bientôt, forget me not, j’ai besoin de vos pensées à tous ! Inch’allah !
    Les passages aux frontières ont été éprouvants, attentes interminables sous un soleil de plomb, angoisse pour la majorité des voyageurs : camerounais, gabonais, togolais, ivoiriens, sénégalais et même maliens auxquels on fait subir un racket systématique : 1000 fcfa par ci, 2000 fcfa par là, sauf à nous deux, blanches, européennes et françaises. J’ai souvent eu honte d’être française.
     A quand les citoyens du monde et l’abolition des passeports ?
 
17 janvier 2007
 
    De Bandiagara : "dénao, dénao !"
    Ma bonne étoile me guide toujours vers les bonnes personnes.
Après Bréhima, pharmacien à Kayes qui nous accueillit chez lui à 1 heure de la nuit et nous apporta sur un plateau un PC portable, le téléphone, du café, du pain, du beurre en nous disant : "si vous voulez vous connecter … ? "
Après Amine, notre ami libanais qui nous offrit l’hospitalité plusieurs jours à Bamako, ville de tous les dangers, nous trouvons à nous loger chez Abdoulaye SY, un jeune de Bandiagara qui tient un dépôt de boissons pour tout le plateau. C’est la première fois qu’il reçoit des blancs chez lui et en plus deux femmes ! Il en est tout ému, très poli, heureux et même un peu fier ! Ce sera notre camp de base, matelas épais, moustiquaire, frigo, eau chauffée tous les soirs pour notre douche ! Quelle gentillesse ! Inoubliable Abdou ! 


CIMG0810.JPG      avec mon ami Amine
Il appelle en renfort son ami instituteur Kopri pour nous sortir un soir au restau, en moto (petite japonaise bas de gamme, mais très en vogue à Bandiagara) Il fallait voir les deux copains très fiers, tout beaux avec leurs deux toubabs accrochées à leur boubou et sans casques ! Ca m’a rappelé ma jeunesse !
     A Bandiagara nous avons retrouvé les tradi-praticiens rencontrés au Sénégal et les "traumatos" à mains nues et visité leur centre de plantes médicinales.
Nous voulons éviter à tout prix les circuits touristiques, leurs guides cfa, limites agressifs. La marche à pied étant le moyen de transport le plus sûr et le plus économique, nous partons à la découverte de trois villages aux environs : Sinkarma, Pouroli et Sibi-sibi.
    Ces petits villages Dogon se ressemblent tous et me font penser aux Schtroumfs ou à Tolkien… avec leurs greniers à grains couverts de petits chapeaux de paille pointus, leurs ruelles étroites aux murs en pierre de taille, les bâtiments en banco lissé comme les châteaux de sable de notre enfance.
    Et là encore des rencontres étonnantes :
A Pouroli, l’inoubliable Seydou qui dès notre arrivée au pied du village nous apporta un plat d’"andicambo" plat national à base de fonio une céréale plus petite que le mil avec une sauce au gombo et huile de palme… mais quand on a faim ! Sa vieille maman, 10 mn plus tard nous apporta des patates douces cuites sous la cendre, un vrai régal malgré les petits grains de sable craquant sous la dent !
Et Bokary, le chef du village que nous allons saluer et qui nous offre une "chambre" avec vue imprenable sur la brousse, au calme, avec garde du corps et petit déjeuner "au lit" à 7 h du matin !
    Dure fut la nuit à même le sol, avec mon poignet que je ne savais pas encore fracturé ! Le lendemain matin, Seydou, toujours lui, refusa de nous laisser partir seules pour le prochain village, nous accompagna en laissant ses travaux des champs et nous remit "en main propre" au prochain chef du village de Sibi-Sibi.
    Là, les jardins en culture d’oignons, au bord d’un marigot pas encore asséché sont un véritable enchantement ! Ces plantations (importées par Marcel Griaule en 1931) sont devenues la principale ressource pour la majorité des Dogon. Tantôt patchwork, tantôt jardin japonais ou gazon anglais le travail y est très dur 8 mois par an. Telles des fourmis, ces cultivateurs de tous âges arpentent du matin au soir, sur des hectares, de petits sentiers qui descendent vers l’eau et remontent chargés de lourdes calebasses qui servent d’arrosoir.
Pendant ce temps les femmes pilent les feuilles d’oignons qui une fois séchées en boulette s’exportent ou servent de monnaie d’échange.
 
22 janvier 2007
 
Nous avons marché, beaucoup marché, escaladé, sué, transpiré…
    Après les jardins d’Eden, nous voici plongées dans "la guerre du feu". Là de Dogon, il n’en reste que le nom : c’est la pauvreté à l’état pur, la misère en haillons : où sont les repères, les rites secrets, la culture Dogon ? Seule existe la culture des oignons. Je songe à ces civilisations disparues, Atlantide, Inca…
    Tegrou, petit village découvert au hasard de nos pérégrinations loin des chemins touristiques à la tête duquel règnent Adama Djiguiba et ses trois femmes… C’est Quasimodo, éclaté de rire, la tête penchée, collé à nous ! Il nous demande si nous sommes arrivées avec la "gros noiseau" comme Chirac (quand est-ce que Chirac est venu à Bandiagara ?) et si en France nous avons aussi une lune, un soleil, des étoiles, des ânes ou des vaches à bosse ! Sa naïveté nous touche. Il nous offre avec honneur sa "chambre d’amis" qui ressemble plus au cachot du Masque de Fer, les chaînes en moins, les gris-gris pendus au plafond en plus. Nous avons du mal à nous endormir à même le sol inégal de terre battue sous le regard indifférent d’une poule qui couve dans un coin !
    Au petit matin, les locataires habituels du lieu viennent nous déloger : ânes, poules et moutons grattent à la porte pour prendre notre place ! Nous passons donc dans la caverne contigüe, où là, serrés l’un contre l’autre autour d’un maigre feu, se tient une nichée de "morveux" transis de froid dans ce petit matin glacial, leur gros ventre attendant un hypothétique bol d’eau de riz
    Tout est noir, les peaux, les marmites, les cailloux, la terre, la fumée nous pique les yeux, nous avalons notre café en silence, après avoir distribué nos derniers biscuits…
Djiguiba, désespéré de nous voir partir, mais ravi de ses deux nouvelles amies, nous raccompagne jusqu’à la route en contrebas, nous promettant dans un grand éclat de rires de nous appeler dans 20 jours, dans 20 jours ! Nous avons du mal à quitter ses mains qui nous agrippent littéralement !
    Ce voyage qu’on espérait" initiatique" se termine à Sangha, point de départ de toutes les excursions dans la falaise. Après un voyage dantesque, entassées comme des bestiaux, des images d’un autre temps me traversent l’esprit, wagons sans retour, cales de bateaux de la traite négrière…
    Mais non, ce superbe site, encore vierge de tout touriste il y a seulement quelques années, nous envahit par sa grandeur infinie malgré les arnaques en tous genres, l’avidité des autochtones à la vue des peaux blanches, l’agressivité des vendeurs et des enfants qui nous harcèlent de leurs "toubab-cadeau, toubab-bonbon, donne-moi le bic, donne moi l’argent."
    Comme me l’a dit un jour à Chinghetti, en Mauritanie, un vieux Maure : "c’est le tourisme qui a gâté le regard des enfants".
    Le spectacle est grandiose : cela tient du Grand Canyon du Colorado, sans les couleurs pastel et sans l’eau verte, de la Roche de Solutré en plus gigantesque ou encore des gorges du Verdon, sans le Verdon et ses cordes de sécurité !
    A l’horizon, un cordon de dunes trace nettement la frontière entre le Burkina Faso et le Mali.
    Les chemins, à pic, dans la falaise sont empruntés par des centaines d’hommes, femmes et enfants charriant sur la tête de lourdes charges de provisions ou des rouleaux de feuilles de tabac en un incessant ballet coloré, tels des fourmis travaillant à l’unisson pour l’UNITE ou un grand TOUT. La base carrée du panier Dogon évoque les quatre points cardinaux tandis que le haut circulaire se rapporte à la voûte céleste. Il symbolise l’Arche des Ancêtres.
    A l’origine, ces régions hostiles étaient peuplées de Pygmées qui furent chassés par le Thélèmes eux-mêmes expulsés par les Dogon, peuple mandingue fuyant l’islam. Ils habitèrent à tour de rôle les troglodytes qui maintenant servent de sépultures.
 
23 janvier 2007
 
De Bamako, quelques histoires pas tellement drôles… 

"ORANGE" vous connaissez ? L’opérateur vient d’acheter l’Afrique, tout est devenu orange, la moindre petite boutique, le plus petit poteau rouillé, la plus délabrée des cahutes sont recouverts de panneaux orange.
Là où il n’y a que des zébus faméliques, il y a "ORANGE".
Même le ventre vide, restez en ligne avec "ORANGE" ….
  

CIMG0868.JPG   orange ! orange ! tout est orange !
 
La petite vieille qui ne reverra jamais Bamako …
 
Ils espéraient qu’elle tiendrait le coup pour ce voyage sans retour. Au bout du rouleau de sa vie, un de ses fils la porte à bout de bras au fond de notre bus, à Mopti, et l’installe avant tout le monde. Nous nous asseyons devant ce tas de chiffons sans savoir qu’il ne respirait déjà plus. On nous fait descendre pour sortir "la vieille qui est un peu malade" et ses fils en pleurs s’engouffrent avec elle à l’arrière d’un taxi… Adieu Bamako… Simple hommage pour cette petite vieille qui est déjà en terre. Personne n’a voulu s’asseoir à sa place, à part un simple d’esprit que l’on a poussé là pour la fin du voyage…
(Je voudrais préciser ici que le mot "vieille" est, en Afrique, un terme honorifique)
 
Odeurs de "Grenouille "…
 
Qui n’a pas lu "Le Parfum" de Suskind ?
Dans ce bus surchauffé, je pensais à Grenouille ! Il se serait régalé avec ces odeurs d’ "irine", défense "d’iriner" sous peine d’amende 1000fcfa, de transpirations diverses et variées, de peaux d’oranges écrasées, encore !  De papiers gras de viande de mouton rance, d’"orangina" chaud renversé et collant, on n’en sort pas !  De papayes écrasées, de bananes pourries, de chaussettes esseulées, d’huile de moteur et gaz d’échappement…
 
Une brève de comptoir
 
La bière de mil, "dolo " en dogon, c’est super bon, pas cher (15 cts d’euros le litre) et ça casse bien ! Eh bien, figurez-vous qu’en pays Dogon, les musulmans ont le droit de boire de l’alcool, vu de nos yeux vu, mais ils ne doivent pas se faire voir ivres. Alors, ils "cuvent" sur place en continuant de boire, ah ! ah ! ah !
 
En conclusion
 
La culture Dogon est en voie de disparition dans un proche avenir en raison des problèmes climatiques (désertification croissante de cette région sahélienne) de l’exode rural, des pressions de la modernité et des ruptures culturelles dues à l’islamisation.
 
 
Merci à mon amie "Kumba", de Toulouse et Yayème, qui m’a accompagnée courageusement !

CIMG0847.JPG   Kumba songeuse !

 

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 23:31

Afrique, mot magique mais empli de mystères, de peurs, de clichés…

    J’ai découvert ce continent sur un coup de tête, par hasard …mais le hasard existe-t-il ?
     Comme disait Einstein : "le hasard est le chemin que prend Dieu pour passer incognito."
 
  Après deux graves opérations de la colonne vertébrale et une incapacité définitive de travailler, des amis m’ont proposé d’aller en Mauritanie surveiller les travaux financés par une petite association humanitaire. Et me voilà lancée à l’aventure, sac à dos, guides et arnaques en tous genres à la clef !

   Mais c’est ainsi que l’on apprend l’Afrique ! Ce voyage fera l’objet d’un prochain récit, pour l’instant partons, loin des pistes touristiques et humanitaires


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